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MON CARTABLE CONNECTÉ

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LEUR CARTABLE : CLAUDE BOLI

LEUR CARTABLE : CLAUDE BOLI

Claude Boli - Paroles d'auteur... - Mardi 12 Juillet 2016


Je me souviens encore de ce cartable : il était ma vie, mon histoire, le témoin des matchs joués sous la chaleur suffocante des chemins sinueux d’une école située à près de 15 km de la maison. Mon cartable n’avait pas de nom car il incarnait chacun des possesseurs d’une fratrie de plusieurs garçons. Mon sac a été notre sac. Dès son achat exceptionnel dans un magasin climatisé dont la clientèle était majoritairement
issue des milieux aisés d’Abobo (quartier du nord d’Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire), il a été une pièce d’un chaînon qui unissait les Boli brothers. Je l’ai autant aimé que détesté. En tant que petit… petit… petit frère, j’ai dû le recevoir dans un état de dénuement esthétique : anse remplacée par un morceau de tissu pagne, cuir usé, traces indélébiles d’encre de stylo bic…

Arrivé à l’âge où l’enfance se conjugue avec esprit d’aventure, le sac collectif est devenu mon sac de toutes les facéties. Je l’utilisais comme un puits enchanté des pages de BD et de journaux (Akim, et France-Football notamment) que je ramassais dans les librairies dites « par terre » où les ouvrages d’occasion sont étalés à même le sol. Mon sac, je l’instrumentalisais aussi comme poteau de but. A l’issue des rencontres, je m’approchais discrètement pour le réduire ou l’allonger au grès de la qualité de l’adversaire. Quelle belle complicité ! Nous étions unis par le dos et les pieds.

Parler de cartable c’est évoquer une enfance qui continue et continue à me porter et à me porter….

Claude Boli - Écrivain
Auteur de : Mohamed Ali ( Édition folio)

 

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Bernard Morlino - Paroles d'auteur...

Bernard Morlino - Paroles d'auteur...

Bernard Morlino - Paroles d'auteur... - Lundi 11 Juillet 2016


Je n’ai aucun souvenir précis d’un cartable. Plutôt une multitude d’impressions liées à lui.  Nous étions dans les années 1960. Mes cartables étaient tous à poignets.  J’en ai eu plusieurs : à languette unique ou à double fermoir.  Ils avaient tous une poignet et jamais de bretelles. Je les portais à la main, en penchant mon corps du côté opposé pour équilibrer, à cause du  poids des livres et des cahiers. A mon époque ils étaient en cuir ou simili cuir, noir ou marron. Si je devais retourner à l’école aujourd’hui, j’en prendrais un aux couleurs de l’OGCNice. De mon temps, ça n’existait pas.

Je n’aimais pas du tout qu’on appelle serviette un cartable. Pour moi, une serviette c’était pour s’essuyer la bouche et les mains. Dans l’un de mes cartables il y avait un petit étui grillagé avec un carton pour y inscrire son nom et son adresse. Je l’avais rempli, transformant mon cartable en valise. Hélas ! cela ne m’a pas permis pas de m’évader du lycée Masséna. Il n’y avait que des garçons, pas une seule fille. Ambiance beaucoup trop masculine pour moi qui n’avais pas de sœur. Le seul intérêt de mon cartable c’est qu’il me permettait de symboliser un montant des « bois » quand on jouait au ballon dans la cour. Trois autres élèves faisaient comme moi afin de créer un terrain de football. On se chamaillait souvent pour savoir si le ballon avait ou non frappé le montant qui n’existait pas !         

Bernard Morlino - Écrivain
Auteur de : Éloge du dégoût ( Édition du Rocher)         

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LEUR cartable : Julien Blanc-Gras

LEUR cartable : Julien Blanc-Gras

Julien Blanc-Gras - Paroles d'auteur... - Dimanche 10 Juillet 2016


Mes cartables

Au collège, il ne fallait pas porter son cartable sur les deux épaules. Surtout pas. C’était la honte. Ca rappelait trop les petits écoliers alors que nous étions à l’âge où l’on veut se débarrasser de l’enfance pour se hisser au rang d’adolescent. Bien sûr, ça nous tordait le dos – les cartables ont toujours été trop lourds. Mais peu importait. La conformité sociale passait avant la santé, on est déjà bien cons à 12 ans.

Au lycée, la mode a changé. Il ne fallait pas porter son cartable sur une seule épaule. Surtout pas. C’était la honte. Je ne m’explique pas complètement ce revirement de tendance - peut-être qu’on en avait marre de se ruiner le dos.

A la fac, j’ai résolu le dilemme facilement : j’arrivais en amphi les mains dans les poches.  

Plus tard, j’ai acheté un grand sac à dos qui m’a accompagné fidèlement pendant que je faisais mes tours du monde. Grace à ce cartable, bien calé sur mes deux épaules, je suis devenu ce qu’on appelle un écrivain-voyageur. Et quand on voyage, on n’a jamais mal au dos.  

Julien Blanc-Gras - Écrivain
Auteur de : Touriste ( Le livre de poche)

 

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LEUR cartable par Remy Fière

LEUR cartable par Remy Fière

Rémy Fière - Paroles d'auteur... - Samedi 09 Juillet 2016


Parce que je n'aimais pas l'école, je n'aimais pas les cartables. Notamment ceux que l'on portait sur son dos, avec, appuyé sur des vertèbres encore souples, le poids familial d'une réussite scolaire à perpétuer. Si j'avais pu les jeter au feu avant la fin du dernier trimestre, puis partir en courant loin des bureaux de bois souillés et des professeurs en aube et à cheveux gris... Mais bon, je manquais sans doute d'audace.

Il n'y en a qu'un que je respecte encore. Une sacoche de cuir que je tenais de mon militaire de grand-père. Dedans? J'en mettais le moins possible, alors même que j'en terminais sans forfanterie avec mon cheminement scolaire. Un cahier qui me servait à tout et à rien, un vague stylo qui fuitait, pas de livres, une ou deux revues peut-être, pour faire sourire les copains. L'ensemble était si léger qu'il aurait pu faire la nique à un successeur numérique que pourtant personne n'osait entrevoir. Pensez-donc, nous n'étions qu'au milieu des années 70... 

Rémy Fière - Écrivain
Auteur de : Le vent se lève (Omnibus)

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Mon cartable connecté au Ministère de l'Éducation Nationale

Mon cartable connecté au Ministère de l'Éducation Nationale

L'équipe - Actualités - Mercredi 06 Juillet 2016


Abdel Aïssou et Marc Lavoine au Ministère de l'Éducation nationale avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale pour présenter #moncartableconnecté

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LEUR cartable : Bernard Chambaz

LEUR cartable : Bernard Chambaz

Bernard Chambaz - Paroles d'auteur... - Mardi 05 Juillet 2016


MON CARTABLE
 
J'ai beau chercher, je ne me revois pas avec un cartable à la communale. Ce n'était pas l'école buissonnière, mais nos cahiers nous attendaient, tous les ma­tins de classe, sagement rangés sous nos tables. Ainsi nous avions les mains libres, les mains volon­tiers dans les poches, pour avoir l'air crâne et pour m'assurer qu'aucun des cinq osse­lets n'était tombé par le trou que ma mère devait racommoder sous peu. Il me semble qu'on n'avait pas encore inventé les car­tabes à bretelles -- ceux que nous achèterons à nos enfants les tout derniers jours d'août, dans un ma­gasin UPIM, au retour de nos va­cances en Italie.

Mon premier cartable, je l'aurai forcément eu pour mon entrée en 6eme. C'était donc un cartable de collégien que je n'ai pas non plus souvenir d'avoir choisi, je ne suis même pas certain qu'on pût choisir un cartable, pour sa couleur ou son motif, à cette époque assez lointaine. J'imagine qu'il était en cuir, ou simili-cuir, et il n'avait pas de reflets ru­tilants, sinon je m'en souviendrais. J'y fourrais donc mes ca­hiers et mes livres en fonction des cours de la journée, lundi français histoire éduca­tion physique, bonne journée, mardi, mathématiques allemand sciences nats musique, rude journée en perspective, etc., en essayant avec un succès relatif de ne pas me tromper de jour et de ne rien oublier. La trousse, bien sûr, était du voyage. Fallait-il encore vérifier qu'elle était au complet -- compas, rapporteur, le mardi, qu'il fallait alors emprunter à un copain, sans se faire repérer. Le plus important était le carnet de correspon­dance, où les professeurs reportaient nos notes et des observations qui pou­vaient s'avé­rer malveillantes, sans raison. Par un ef­fet de ma volonté, il m'est arrivé, parfois, de l'égarer. Ce que je n'oubliais jamais, en re­vanche, c'était la balle de plas­tique jaune avec laquelle nous jouions au football dans la cour à la récréation et, mieux encore, au square voisin dès que l'occasion s'en pré­sentait. Mon cartable trou­vait alors sa des­tination idéale : poteau de but. Dans ce rôle, il se montrait à son avantage ; poteau rentrant quand on attaquait, poteau sor­tant quand on défendait. A la fin de nos parties qui n'en finissaient pas, il suffisait de passer la main dans laquelle on avait craché pour enlever la poussière.

  Le plus drôle, si j'y repense, c'est que mon père avait à peu près le même cartable que moi. Je devais préparer le mien le soir. Lui il avait le droit d'attendre le lendemain matin, c'était sans doute un privilège de père. Alors il y glissait les cours qu'il allait dispenser à ses élèves puis le journal L'Huma­nité avant de le lire dans le métro où il l'abandonnerait sur son siège pour qu'elle ap­portât ses lu­mières au peuple. Le plus drôle donc c'est que mon père n'appelait pas son cartable par ce nom de cartable mais « serviette » qui me paraissait à la fois très chic et un peu ridicule parce que les ser­viettes, franchement, c'était pour s'essuyer la bouche et les mains aux repas.     

Bernard Chambaz  - Écrivain
Auteur de : Vladimir Vladimirovitch (Flammarion)
 

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